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  • ogm l'avis d'une scientifique

    ogm.JPGogm.JPGJosé Bové s'est fait connaître par son combat contre les OGM, avant d'incarner l'alternative anti-libérale. A ceux qui nous diraient : les OGM ne sont pas dangereux, disent les scientifiques, je réponds : un scientifique digne de ce nom ne peut faire une telle affirmation. S'il est une qualité dont devrait se prévaloir tout scientifique digne de ce nom, c'est le doute. Lorsqu'un scientifique trouve des arguments pour confirmer sa thèse, la première chose qu'il doit faire c'est de se demander qu'est-ce qui a pu le tromper. Envisager toutes les hypothèses alternatives. Ainsi, les termes preuve prouver sont bannis de la littérature scientifique car toute découverte sera rapidement remise en cause. Dans mon travail de biologiste, j'utilise des OGM tous les jours : mes petites bactéries expriment des gènes étrangers, mes petites cellules infectées par des virus génétiquement modifiées produisent mes protéines d'intérêt, mes collègues font des études génétiques sur des plantes ou des drosophiles génétiquement modifiées. Dans les laboratoires, nous prenons bien soin de confiner nos cultures, de javelliser tout ce qui a été en contact avec l'OGM et de stériliser nos déchets. Les exemples sont nombreux, notamment dans la génèse des cancers où des proto-oncogènes portés par exemple par des virus, vont se retrouver insérés dans le génome humain, où des translocations chromosomiques vont - selon des probabilités infimes - produire des protéines anormales et déréguler des fonctions cellulaires qui doivent être très strictement régulées. Ces phénomènes n'étant qu'un élément favorisant dans la genèse de cette maladie multifactorielle qu'est le cancer. Ainsi je redouble de précautions parce que j'utilise mes OGM pour produire certaines protéines de la signalisation activées par des mutations, si bien que mes collègues me haïssent et détestent mon parfum : javel de Dior. Alors comment un scientifique pourrait-il clamer qu'il n'y a pas de risque ? Il n'y a pas eu de problème pour l'instant ou bien il n'y a pas de risque jusqu'à preuve du contraire, c'est tout ce qu'un scientifique peut dire. Le passage à l'homme de l'Encéphalopathie Spongiforme Bovine a montré que les barrières d'espèce ne sont pas infranchissables. On s'apercevra peut-être bientôt du lien entre la grippe aviaire et l'élevage concentrationnaire de volailles... Alors oui, arracher les maïs transgéniques plantés en plein champ, ce n'est qu'une application du principe de précaution, c'est un geste de protection pour les générations futures. Et une résistance à l'inconscience de ceux qui jouent à l'apprenti sorcier pour de l'argent.